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Garoo


1 may 2002

Walking with Beasts

Sur la Terre des monstres disparus… On se souvient bien sûr du précédent, Sur la Terre des dinosaures, un vrai choc visuel (quoique, après Jurassic Park, qu’est-ce qui pouvait nous choquer ?) et un succès mondial. Ici, on a la suite, qui nous parle de la seconde partie de l’évolution, entre les dinosaures et notre époque. Je m’attendais à ce qu’on en ait encore plein les yeux mais, cette fois, c’est la déception…

En gros, cette deuxième série (car je vous rappelle qu’à l’origine il s’agit bien d’une série) garde tous les défauts de la première. Les qualités aussi, mais pas toutes : les animaux poilus sont notoirement plus difficiles à rendre réalises que les dinosaures, ce qui ajoute à la difficulté de l’entreprise. En plus, on a tous en mémoire des images de documentaires animaliers réels, ce qui fait qu’on sait à peu près comment bouge un félin ou un zèbre. Du coup, les mouvements de certains animaux de synthèse font vraiment faux, en particulier quand ils prennent de la vitesse. Globalement, les animateurs semblent avoir oublié de prendre en compte l’énergie cinétique, c’est à dire le fait qu’il ne suffise pas de penser “stop” pour s’arrêter et faire demi-tour, quand on est lancé.

Sur le plan de la qualité visuelle, la plus grande surprise est que rien n’a changé. Alors qu’on est habitués à ce que, chaque année, la qualité des images, à budget égal, soit décuplée, il n’y a ici aucune évolution. La modélisation des animaux est superbe, les textures sont bien (quoique je n’ai pas l’impression qu’ils différencient tellement les individus) mais l’intégration dans les prises de vue réelles (une des choses les plus difficiles à faire, il faut le dire) est toujours limite… Pas à proprement parler choquante, mais pas parfaite : animaux trop nets, problèmes de profondeur de champ, lumière trop parfaite et pas tout à fait raccord, absence de motion-blur… la routine, quoi, mais ils auraient pu réinvestir les bénéfices de la série précédente pour améliorer cette partie.

Le principal défaut de Walking with Dinosaurs est aussi resté : le mélange d’animaux en 3D et de gros plans sur des maquettes animées. Et là, c’est encore pire : autant les graphistes se sont bien tirés de l’épreuve du poil, autant les versions en latex sont moches, artificielles, et souvent même pas raccord. Choix de production totalement inexplicable : pour des dinosaures, c’était déjà limite, mais pour les mammifères, ça ne marche pas du tout, comme trucages. Les modèles 3D existants donneraient déjà un meilleur résultat en gros plan, alors on imagine le résultat s’ils avaient choisi de réaliser des textures en plus haute définition plutôt que de dépenser des fortunes en poupées articulées.

Vous allez me dire, tout cela, ce ne sont que des détails. Et je suis d’accord. C’est ce que je remarque en premier parce que je suis graphiste, mais ce n’est que l’apparence : ce sont des petits défauts qui peuvent passer inaperçu et qui n’empêchent absolument pas de s’immerger dans le documentaire. Mais c’est là qu’intervient le vrai gros problème : l’écriture. Je ne sais pas si les scénaristes sont différents (d’après IMDB, oui) ou si c’est le fait de passer aux mammifères qui inspire ce changement, mais c’est catastrophique : les scénarios sont globalement inintéressants, la construction est maladroite et un peu brouillon (même si on ne peut pas trop juger à partir de la version remontée par France 3 pour passer l’ensemble en un seul bloc) mais, surtout, les histoires sont niaises et les commentaires mielleux. Pas moyen de s’intéresser à ce qui se passe… Franchement, oser parler, de façon aussi peu subtile et surtout aussi premier degré, de la fin de l’innocence d’un gros éléphant adolescent qui voit sa mère s’accoupler… ils se croient chez AB Productions, là !

Enfin, une dernière critique de fond sur la construction : on passe de l’australopithèque (en gros, un chimpanzé qui se tient debout) directement à l’homme moderne habillé chez Inuit, pour revenir ensuite au néanderthalien… Pas compris l’enchaînement, moi, d’autant moins qu’ils ont décidé de passer tout un épisode sur l’australopithèque, laissant supposer qu’ils allaient détailler l’évolution de l’homme (ce qui ne serait pas inintéressant), pour, au final, expédier la suite de l’évolution en deux fois trois minutes. Pas de logique, même pas de chronologie, rien : visiblement, l’homme de Néanderthal, c’était trop compliqué à faire, parce que c’était trop proche de l’homme moderne, alors ils ont laissé tomber. Tant pis pour l’instruction, hein.

Au passage, je ne comprends pas bien la logique de France 3 : remonter délibérement une série d’épisodes courts en un seul prime time… Bien sûr, ça répond à une logique d’audience, d’autant plus que la chaîne n’a aucun emplacement dans sa grille qui correspondrait à la série. Mais faire ça sur une chaîne qui ne coupe pas les programmes par de la pub, c’est pas complètement idiot ?

Bien sûr, je critique, je critique, mais il reste des points positifs. C’est toujours du grand spectacle, on ne s’ennuie pas autant que si on regardait TF1, et il reste quand même de belles images. Ahhhh les léopards géants…

M’enfin, quand même, c’est faible. Ca ne fera pas oublier les dinosaures.

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