Garoo

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Bon, j’avoue, c’est pas bien, mais j’avais écrit le texte de la version courte une demi-heure avant la fin du film, parce que je m’étais dit que ça ne pouvait pas devenir un bon film, d’un coup d’un seul, sans qu’on s’y attende, que rien ne pouvait rattraper la nullité de ce qui précédait.

Eh bien… non seulement j’avais raison, mais le film a carrément réussi à devenir pire (ce qui n’était pas évident). Non, sans blague : ils meurent tous !!!

Si on résume le film, c’est donc l’histoire d’une demi-douzaine de pêcheurs, pas très malins (je suppose que l’idée du scénariste est qu’un pêcheur qui a besoin de fric, est forcément pas très futé), qui suivent un capitaine complètement abruti dans une dernière sortie pour la saison, en bravant tous les dangers comme les cons inconscients qu’ils sont, au mépris de la tempête, et… meurent.

Tous.

Non, y’en a pas un qui soit sauvé, c’est l’histoire de pêcheurs qui meurent.

En héros, je suppose. Mais après avoir causé la perte d’un hélico, et, si j’ai bien suivi, la mort d’un membre de l’équipe de sauvetage. Ca, c’est du héros. Oh, mais le capitaine a coulé avec son bateau, quelle dignité, quel héros ! Ben tiens, il a juste emmené tout son équipage à la mort, hein, c’est pas grave, le fait qu’il meure dans la cabine (et reste à prouver que, dans la réalité — puisque c’est une histoire vraie — il s’est vraiment laissé couler comme ça, j’ai du mal à le croire) rattrape tout, c’est un héros, un martyr.

J’imagine qu’on pourrait dire que c’est la loft-storyisation de la société qui veut ça ? Je veux dire, quand on en est à faire des stars de blaireaux qui se brossent les dents devant leurs caméras, l’évolution logique est d’ériger en héros et modèles des idiots qui risquent leur vie et celle des autres pour rembourser leurs emprunts ?

Mais les gens qui diraient ça sont ceux qui se font encore des idées sur l’humanité, ou sur ce qu’elle a été. Non, c’est dans la logique des choses. Le public aime les cons et est prêt à les admirer, parce que… parce que… finissez la phrase vous-mêmes, vous avez bien compris l’idée, et je n’aime pas écrire ça.

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