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Garoo


15 oct. 2002

L’incroyable voyage de M. Bush

Un reportage fascinant, ce que tout le monde savait déjà vu la presse à laquelle il a eu droit (au passage, ils auraient pu passer en VO, mais bon…). Pas la peine de s’attarder sur le fait qu’absolument aucun engagement politique n’entre en compte sur les dix-huit mois de la campagne, ce n’est pas une surprise, on savait déjà que Bush n’avait pas été élu sur un programme.

Ce qui est plus étonnant, en revanche (surtout pour nous, qui ne nous sommes intéressés aux élections qu’après le vote), c’est qu’on commence à mieux comprendre comment Bush a été élu : ce n’est pas juste un benêt dans lequel les électeurs se sont reconnus, c’est aussi quelqu’un de drôle, presque sympathique, et avec, effectivement, comme ça a été dit, mais je ne l’avais jamais cru jusqu’ici, du charisme. Nul pour les discours, mais très doué pour les rapports humains. Et, vraiment, plutôt drôle : s’il ne trouve pas de contrat à plein de miyons de dollars pour son autobiographie quand il quittera la Maison Blanche, il pourra au moins se reconvertir en animateur de talk-show, il a toutes les qualités pour.

Surprenant, aussi, son changement total d’attitude avec les journalistes du jour au lendemain, lors de son investiture comme candidat républicain. Détendu, souriant et drôle avant, plus distant et se surveillant beaucoup plus après, on a vraiment l’impression qu’avant les primaires il n’imaginait pas une seule seconde être présidentiable, et qu’il jouait simplement à la campagne, à avoir des beaux jouets-journalistes comme son papa avait. Et, d’un coup, il se retrouve candidat officiel et doit bosser, ouhlala, c’est chiant de bosser, c’était plus fun avant, doh !

Et, bien sûr, il y a la partie déprimante (enfin, outre le fait que Bush soit président, mais ça on le savait déjà). J’aime beaucoup l’ambiance chez les journalistes de campagne, ce côté colonie de vacances pour intellos, c’est plaisant, ça donne envie de faire ce métier, juste pour le plaisir de plaisanter avec des gens pas trop bêtes au sujet de la reproduction des sandwiches à la dinde, juste pour le plaisir de discuter entre collègues des incapacités de Bush, de son manque de vision politique, tout ça. J’ai dit déprimant ? Oui : ils sont tous là, à parler entre eux, à critiquer Bush, sauf que rien, absolument rien de tout ça ne ressort de leurs articles. Ils continuent à faire leur boulot tranquillement, en gardant leurs doutes pour eux, alors qu’ils auraient certainement pu faire la différence au moment de l’élection. Tout ça pourquoi ? Parce que Gore était moins charmeur avec ses propres journalistes de campagne que Bush. Eh oui, Bush a vraiment gagné grâce à son charisme, et ce n’est pas même pas en étant démago avec le public, c’est juste en étant gentil avec une cinquantaine de journalistes. Vive la politique, non ?

A part ça, j’ai envie de donuts. Et d’un écureuil. Et de donner des miettes de donuts à un écureuil. Et de lunettes mauves.

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