FREN

Garoo


6 jan. 2003

The big poor guy’s shopping spree

En général, quand j’ai l’occasion d’aller faire un tour vers Haussman, ça me met toujours en mode nostalgie, dans lequel j’aime assez me complaire. J’en ai parlé il n’y a pas longtemps, d’ailleurs, puisque j’y avais vu les vitrines de Noël.

Quand j’étais lycéen, je passais mes pauses déjeuner au Printemps (oui, j’étais déjà un garçon très social), alors je me tape un petit coup de madeleine à chaque fois que j’y retourne. Même si le magasin change plus qu’une recette de madeleines (d’ailleurs, aujourd’hui, j’ai trouvé que l’aménagement faisait un peu vide, trop d’espace, pas assez de produits, ça doit être la mode dans les grands magasins), la structure reste la même, je connais personnellement les escalators (même la couleur vert-bizarre des mains courantes — il me semble que ça s’appelle comme ça, mais je ne sais pas où aller vérifier — n’a pas changé depuis dix ans), les objets dans les rayons sont toujours chics et jolis, bref, c’est agréable d’aller y faire du shopping. Enfin, du lèche-vitrines, parce que, bon, budget, quoi.

En général, donc, je disais, mode nostalgie. C’est-à-dire, agréable. Pourtant, au final, la séance de shopping d’aujourd’hui aura plutôt été déprimante. Passons sur le fait que je n’ai toujours pas trouvé le sac que je cherche depuis une semaine (existe-t-il vraiment ? ce n’est pas si important, ça m’occupe, et puis je sais bien que, si je le trouve, il sera trop cher, fatalement, c’est inévitable). Ce qui pose problème, c’est la suite.

D’abord, le fait que je n’ai maintenant plus aucun neuro dans mon porte-monnaie (et que mon chèque de Noël, de son côté et où qu’il soit, n’a toujours pas été crédité sur mon compte). Soixante-quinze neuros envolés, et je n’ai qu’un seul jeans neuf (l’urgence, c’était les jeans, je n’en ai que deux de mettables, ils sont trop serrés, l’un est élimé aux poches, l’autre est déchiré à l’entrejambe et recousu à la superglu, c’est, euh, un peu limite, quoi). Non, je n’ai pas dépensé cinq cents francs pour un jeans, je ne suis pas fou, je suis pauvre : j’ai acheté plein de trucs imprévus, comme on fait toujours. Collier pacher, bague pacher, porte-clés pacher, j’avais pas besoin de tout ça, mais c’était mignon et le prix en neuros était petit. Cinq euros, ça fait beaucoup moins que trente francs, à l’oeil. Mais ça s’additionne. Et une montre à dix euros — mais ce n’était pas imprévu, il m’en fallait une pour remplacer le monstre importable que j’ai acheté trop cher il y a quelques années (même si, à dix euros la montre, je ne me fais pas d’illusions sur sa durée de vie). Dilapider l’argent, ça, au moins, c’est cool. Save Karyn ! Euh, non, rien.

Mais il y a plus grave que l’argent, car l’argent ne fait pas le bonheur, bien sûr. Erf. Enfin. Il y a que j’ai été insulté, bafoué, traîné dans la boue marécageuse et puante d’une station d’épuration. C’est une image. Insulté par un magasin. Pire, insulté par une chaîne entière de magasins. Idiot que je suis, j’ai voulu essayer les jeans chez H&M, parce qu’ils sont pas chers et jolis. Oh, l’erreur. Funeste et tout et tout. Note pour plus tard : H&M ne fabrique et vend des fringues que pour les anorexiques. Je vous jure. Quand j’ai fini par trouver un pantalon qui puisse fermer à la taille (et je vous promets que je suis loin d’être obèse, non, vraiment), il faisait deux mètres de long (et pourtant, je suis grand). Alors quoi, on veut me faire croire que j’ai le tour de taille de Michael Jordan ? Je le sens, que je suis en train de me faire une réputation d’obèse, là, je ne devrais même pas poster cet article. Enfin, je m’en fous parce que je ne suis pas célibataire (ta-da !), mais je ne m’en fous pas parce que je suis mégalo histrio narcisso paranoïaque. Et je n’ai que quatre ou cinq kilos en trop. Simplement, je ne me shoote pas à la coke, je ne me fais pas vomir après avoir mangé mes brocolis, je suis carrément trop musclé des cuisses pour entrer dans un pantalon à ma hauteur (oui, je suis musclé des cuisses et je vous emmerde, je ne suis pas là pour vous le prouver, et je ne suis pas là pour mentir non plus, ce serait quoi l’intérêt ?). Bref, je ne suis pas digne de porter du H&M. Je comprends mieux pourquoi les vêtements sont jolis et pas chers : en ne fabriquant les fringues qu’aux dimensions des crevettes branchées, on se fait automatiquement de la pub dans les bars et les boîtes, à moindre coût. Beau business plan, mais ça m’arrange moyen, moi. Les jeans C&A, ça le fait tout de suite moins. En plus, celui que j’ai fini par y acheter est un peu plus… court que je n’aurais voulu. C’est vrai que multiplier les combinaisons de largeur et de hauteur, ça pose un problème de stocks, donc de choix pour le client. Mais voilà, je voulais absolument un pantalon neuf, là, aujourd’hui, tout de suite, alors je l’ai acheté. Si ça se trouve, à l’usage, il va être moche et fragile et tout pourri — le contraire serait étonnant, non ?

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nono, il y a 7 ans :

c'est génial d'être très musclé des cuisses et de faire péter ses jeans, ç a change un peu de tous les mecs qui ont des guiboles toutes maigres qui flottent dans leurs pantalons... bravo garoo

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