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Garoo


10 août 2003

Ils sont marrants, ces américains : Wired encense l’économie de There (ou, en tout cas, lui dédie un article entier de deux pages). Voilà la position officielle du président de There Inc. :

Quand des gens se rassemblent, une des choses les plus amusantes à faire est de se retrouver autour du marché aux puces. Quand vous regardez, historiquement, différents mondes virtuels ou métavers, le fait qu’ils n’aient pas eu d’économie (interne) était choquant et surprenant, à mon sens. Pour nous, c’est un peu une fonctionnalité naturelle évidente. Une nécessité.

Au moins, ça règle le sort du débat que j’avais tenté d’initier dans les forums de There, et où je n’avais trouvé que relativement peu de soutien (même si une bonne partie des joueurs avec qui j’avais discuté étaient d’accord avec moi). Pourtant, je ne réclamais pas grand chose, juste qu’on soit tous millionnaires. Parce que payer pour un jeu dans lequel je dois bosser pour pouvoir me payer ce dont j’ai envie, euh… j’ai ça dans la vie réelle, merci. Et je refuse déjà d’y participer dans la vie réelle, alors vous vous doutez que pour un jeu…

C’est navrant, parce que toute la partie design de l’univers est superbe. Les avatars sont beaux, le monde aussi, la gestion des discussions est très élégante, en quinze jours de jeu je pense déjà 24/24 en emotes There… La technologie est un peu inégale (il y a beaucoup trop de données redondantes qui transitent entre le serveur et le client, ce qui sature, forcément, à la fois les serveurs et ma ligne téléphonique ; quant au choix de mélanger DirectX, Internet Explorer et Flash pour l’interface, euh… je n’ai rien d’autre à dire que Au secours !) mais c’est un monde où on a envie de vivre. Sauf qu’il faut sortir son portefeuille tout le temps. Par rapport à un américain moyen (sans parler d’un président de start-up californienne), j’ai l’impression d’être un communiste. Quoi, donner plein d’argent à tout le monde ? Que tous les joueurs puissent se payer tous les gadgets du jeu, et avoir une maison à meubler ? Mais vous n’y pensez pas ! Le capitalisme, pour les européens, c’est un mode de vie. Pour les américains, c’est une idéologie — non, ce n’est même pas une idéologie, tellement c’est incontestable, même pour un monde virtuel dans lequel les contraintes du monde réel pourraient être ignorées.

Bref, en ce qui me concerne, et alors que mon premier design vient d’être approuvé (enfin, à moitié, parce que le processus d’acceptation des designs est en version beta aussi, on va dire) et que vous pouvez donc voir le premier T-shirt made by garoo sur l’image accompagnant ce post, je ne vais rester que jusqu’à ce que ça devienne payant (ce qui doit arriver bientôt, bien qu’ils ne soient pas du tout prêts — apparemment, c’est une maladie courante chez les jeux en ligne). Parce que, comme je l’ai répété plusieurs fois dans leurs forums sans que ça rencontre tellement d’écho, je n’ai aucune envie de payer pour faire partie d’un monde aussi inégal et frustrant (je veux dire, même si j’avais les moyens de payer — d’autant que la tarification pour les beta testeurs promet d’être particulièrement avantageuse).

Note : Si, en lisant ce post, vous vous êtes dit Mais il y a plein de jeux online où il faut accroître sa fortune dans le temps, c’est le but du jeu ! alors c’est que vous avez raté le coche du monde There (mais bon, vous avez une excuse, vu que les créateurs de l’univers l’ont perdu de vue en cours de route, eux aussi). Comme le dit leur site web : There est le premier monde en ligne qui vous donne la liberté de jouer et parler naturellement tout en vous amusant et en vous faisant des amis. Ce n’est pas un jeu de rôles online, c’est un lieu de rencontres.

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