FREN

Garoo


30 jan. 2006

J’aimerais bien savoir quel est le psychopathe qui a eu l’idée, un jour, de mettre un moteur de cent chevaux sur une bicyclette. “Trop de la balle, le Solex, je me demande jusqu’à combien je peux monter… et si je mettais des pneus un poil plus gros, je pourrais aller au moins jusqu’à six cents kilomètres/heure, non ?” Le grand-huit ou le saut à l’élastique, à côté, ce n’est pas grand chose : on est attaché, le système a été testé maintes fois, il y a bien sûr le risque d’accident mais normalement tout est prévu. Planifié.

Je ne sais pas quelle partie est la plus insensée : slalomer entre les voitures, dans Paris, en plein bordel du nouvel an chinois, avec les accélérations en trombe qui vont bien, à dix centimètres des voitures, qui bougent elles aussi, en sachant qu’il suffit qu’un seul conducteur sur des milliers donne un coup de volant inattendu pour que le voyage se termine à l’hôpital au lieu d’Ikea ; ou rouler à vitesse normale sur une autoroute modérément peuplée, en ayant la conscience évidente qu’il suffirait de pas grand chose de plus qu’un caillou sur la route pour s’arracher la peau sur cent mètres de goudron avant de se faire déchiqueter par une ou deux voitures. Et il y en a qui font ça tous les jours ? Et il y en a même, parmi ceux-là, quelques uns qui arrivent à ne pas mourir sur la route ?

Normalement, je devrais conclure ce post en disant que je ne me suis pas senti aussi vivant depuis longtemps, que l’existence ne m’a jamais paru aussi fragile et précieuse, mais, euh… non. Tout ce que j’ai à dire, c’est que j’ai bien trop dépensé à Ikea, malgré les restrictions évidentes sur le volume de marchandises que je pouvais rapporter. Et, aussi, que je suis tellement fataliste (fatum, destin), je n’avais tellement pas peur, que ça fait peur. Si j’avais encore un semblant d’instinct de conservation, au niveau animal, j’aurais dû trembler dans mes bottes, non ? Je sais que, la dernière fois que j’avais été passager sur une moto, il y a bien des années, alors que je croyais encore avoir une vie devant moi, c’était le cas.

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, il y a 7 ans :

Bah je sais pas... Moi la dernière fois que j'ai pris l'avion, on a traversé de grosses perturbations pendant une bonne heure ("grosses" du genre "les stewards ne servent pas la collation et vont s'attacher à leurs sièges").

Une bonne partie des passagers semblait effrayé, moi je me suis renfoncée dans mon siège pour dormir. C'est pas que j'étais sûre que rien n'arriverait : c'est juste que je savais que si quelque chose arrivait, je ne pouvais rien y faire. Donc autant ne pas en plus se gâcher la vie en paniquant pour rien.

Il aurait toujours été temps de s'inquiéter si on avait perdu une aile...

Je ne suis pas sûre que ce soit un manque d'instinct de conservation. Juste qu'on apprend à relativiser et à garder la trouille pour les moments où elle est motrice.

Daria, il y a 7 ans :

Gah, 'avais perdu les cookies encore...

Xarro, il y a 7 ans :

J'ai vécu une situation similaire.

Ma petite amie venait de débarquer à Barcelone pour un mois de stage et elle s'était fait voler tout son argent même pas une demi-heure plus tard. Résultat, j'étais dans l'avion illico pour la "sauver".

Notre avion était le dernier à décoller de Zaventem ce soir-là. Une tempête arrivait sur l'Europe par l'Ouest. L'ambiance dans l'engin était apocalyptique. J'étais à droite de l'allée, à côté d'une fenêtre. Je dois dire que l'ambiance était apocalyptique dehors aussi. La foudre passait d'un nuage à l'autre.

Le couple de Flamands qui étaient assis à côté de moi s'amusaient beaucoup avec sa nouvelle caméra numérique, juste avant le départ. Une fois en l'air, je ne les ai plus entendus. De mon côté, j'étais tendu mais certainement pas à cause des conditions atmosphériques. Nous pouvions bien nous crasher. En volant ou en courant, j'étais bien décidé à rejoindre ma petite amie.

Je suis finalement arrivé à Barcelone. Par les moyens conventionnels.

Je crois que le sentiment qui prévalait pendant tout le trajet était essentiellement fataliste aussi : que sera, sera, comme chantait Doris Day. Je ne crois pas à la prédestination mais je me dis que ça revient au même quant au résultat. Dans les deux cas, pas vraiment de raison de s'en faire.

garoo, il y a 7 ans :

C'est romantique :)

C'est marrant, cette chanson est un des rares souvenirs de cinéma de ma jeunesse et j'ai jamais su pourquoi. Bah c'était... le destin :o)

Xarro, il y a 7 ans :

Pour un fan de récits héroïques comme moi, c'était une aubaine. C'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de chevaucher le proverbial cheval blanc pour secourir la demoiselle en détresse ! :)

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